Quel est le point commun entre Ségolène Royal, Valérie Trierweiler, Cécile Duflot, Martine Aubry et Angela Merkel? Selon L'Express, ces cinq femmes "gâchent la vie" de François Hollande. A la Une de l'hebdomadaire mercredi, le président de la République - regard contrarié- se mord les lèvres. A côté de son portrait, les visages des quatre responsables politiques et de sa compagne s'affichent entre le titre : "Ces femmes qui lui gâchent la vie" et le sous-titre : "Rivales, ennemies, fausses alliées".
La couverture - diffusée sur les réseaux sociaux dès mardi après-midi - a immédiatement fait réagir les internautes. Alors que certains détournent la nouvelle Une de L'Express - "ces maux de dos qui lui gâchent la vie", "ces prix de l'immobilier qui lui gâchent la vie" … - d'autres crient au scandale accusant notamment l'hebdomadaire d'être racoleur ou misogyne. D'autres encore accusent l'hebdomadaire de faire dans la "pipolisation" alors que deux récentes Unes - Qui est le chef? (juin) et Le poison de la jalousie (juillet) - mettaient en avant les tensions entre Valérie Trierweiler et Ségolène Royal, ex-compagne de François Hollande.
"Ces journalistes qui nous cassent les ovaires"
Même la porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes, Najat-Vallaud Balkacem, condamne ce choix éditorial. "L'Express met 5 femmes en Une. On aurait pu s'en réjouir. Ce n'est pas le cas", commente-t-elle sur Twitter.
Le patron de l'hebdomadaire, Christophe Barbier, lui répond alors par tweets interposés. "Najat Vallaud-Belkacem se trompe : nous rappelons les promesses paritaires de Hollande, peu tenues dans les nominations...", tente d'expliquer l'éditorialiste avant d'ajouter : "Et finalement, que des femmes donnent du fil à retordre au président, c'est la preuve de leur montée en puissance..."
Christophe Barbier se défend également d'avoir fait une Une misogyne. "Dans notre dossier, nous soulignons que dans ces premiers mois du quinquennat, on cherche la femme! Dans les nominations, les cabinets et les postes à responsabilités, la parité, l'un des axes forts de sa campagne, n'est pas respectée", a-t-il insisté auprès du Parisien.fr. Et le patron de L'Express de rappeler également qu'il est à la tête "du journal de la féministe Françoise Giroud, qui avait pour habitude de dire : 'l'égalité homme-femme sera atteinte le jour où l'on pourra nommer une femme incompétente à un poste'".
Pour calmer les indignations, alors que nombre de parodies de Une ont circulé sur la Toile, Christophe Barbier a salué le "détournement drolatique" élaboré par le compte twitter "Féminist". A la Une de cet hebdomadaire revu et corrigé, les photos d'Eric Zemmour, de Franz-Olivier Giesbert , de Christophe Barbier et d'Alain Duhamel sous le titre : "ces journalistes qui nous cassent les ovaires" .