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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 13:11

Le thème sur la mobilité sociale
 En introduction une vidéo de définition de la mobilité sociale  :


La mobilité sociale



 Le thème étudié en cours :

thème mobilité sociale 2009-2010
                                                                   

En  complément des vidéos : 

Une interview de Christian Baudelot  sociologue,qui est  auteur avec Roger Establet de L'élitisme républicain, l'école française à l'épreuve des comparaisons internationales, La République des idées/ Seuil, 2009. 


Comment réconcilier l'efficacité scolaire et la justice soc
Une interview de Bernard Lahire  : sociologue qui reprend et dépasse l'analyse de Pierre Bourdieu


Entretien avec Bernard Lahire, sociologue



une interview de Richard Descoings sur les quotas dans les grandes écoles  : 


Interview de Richard Descoings (Sciences Po)

chapitre-La mobilité sociale
Le chapitre:

chapitre mobilité sociale 2009-2010
                                                           
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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 12:29
http://www.msh-paris.fr/actualites/lettre-fmsh/11/images/wieviorka.jpg



Michel Wieviorka (né le 23 août 1946 à Paris) est un sociologue français.

Administrateur depuis juillet 2009 de la Fondation Maison des sciences de l'homme, il est aussi le Président de l'Association internationale de sociologie. Directeur d'études à l'EHESS, il y dirige le Centre d'Analyse et d'Intervention Sociologiques fondé par Alain Touraine en 1981. Il est d'autre part co-directeur des Cahiers internationaux de sociologieGeorges Balandier. avec

Sa sociologie introduit une perspective qui tient compte de la globalisation, de la construction individuelle, et de la subjectivité des acteurs. La sociologie de l'action qu'il construit depuis ses premiers travaux sur les mouvements de consommateurs dans les années 1970 l'a conduit à étudier aussi bien des mouvements sociaux que des formes sombres de la vie sociale, comme le racisme, la violence, l'antisémitisme.

 

POUR VOIR LES VIDEOS  clique sur les liens ci dessous:



> Mercredi 23 janvier 2008
Michel  WIEVIORKA , Directeur d'études, EHESS-Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, CADIS-Centre d'Analyse et d'Intervention Sociologiques, Paris, France




"Les mouvements sociaux de Mai 68' à nos jours" -- Français Français

> Mercredi 30 janvier 2008
Michel  WIEVIORKA , Directeur d'études, EHESS-Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, CADIS-Centre d'Analyse et d'Intervention Sociologiques, Paris, France

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 09:02
Lettre d'information du 26 mars 2010
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A LA UNE
Grèce : crise et conséquences
La France et l'Allemagne ont fini par se mettre d'accord sur un plan de sauvetage à la Grèce qui implique le FMI. Ce compromis laborieux illustre l'insuffisance des instruments européens pour affronter ce type de crise. Entretien avec Jean Pisani-Ferry, directeur de Bruegel. Lire la suite.

ENVIRONNEMENT
A la mémoire de la taxe carbone
La France est en train de manquer, une fois de plus, l'indispensable tournant écologique. Lire la suite.

Fiscalité verte: la France reste à la traîne
Le report sine die de la taxe carbone maintiendra la France en queue de peloton européen en matière de fiscalité environnementale. Lire la suite.

EMPLOI
Pôle emploi prévoit 100 000 chômeurs de plus d'ici la fin de l'année
Le gouvernement affirme que le marché de l'emploi est en train de s'améliorer, mais pour l'instant les chiffres ne l'indiquent pas. Lire la suite.


Egalité des sexes... devant le chômage

Le taux de chômage des femmes était jusqu'à présent supérieur à celui des hommes. Ils sont désormais à égalité. Mais la précarité reste encore très majoritairement féminine. Lire la suite.


OPINION
L'Allemagne, un modèle pour l'Europe?
Par Arnaud Lechevalier

Peut-on considérer l'Allemagne comme un modèle de compétitivité? Oui, si l'on choisit comme le seul critère les parts du marché mondial. Non, si l'on considère la capacité d'un pays à augmenter durablement le niveau de vie et de bien-être de ses habitants. Lire la suite.


REVENUS
La dérive des salaires des patrons
Jeudi 25 mars s'est ouvert le procès de l'ex-PDG de Vinci Antoine Zacharias, célèbre pour les rémunérations extravagantes qu'il était parvenu à se faire octroyer jusqu'en 2006. Son cas illustre l'explosion des hauts revenus en France. Lire la suite.


ÉDUCATION
Copie corrigée pour les SES
La fronde des enseignants de sciences économiques et sociales (SES) contre la réforme du programme de leur discipline en seconde a été en partie entendue. Lire la suite.


ÉTATS-UNIS
Réforme de la santé : le sens d'une victoire
L'adoption de la réforme de la couverture médicale par la Chambre des représentants, le 21 mars, marque un tournant dans l'histoire de la politique sociale aux États-Unis. Lire la suite.

BLOGS
Jean Gadrey
Pauvreté, bien vivre et croissance

Arnaud Lechevalier
Retour sur les thèses de Fillon et Lagarde

Gilles Raveaud
Le commerce, c’est donc la guerre?

Pour Alternatives Internationales:

Actualité africaine
Présidentielle au Togo: un scénario presque parfait

Jean-Marie Collin
Désarmement, non-prolifération nucléaire et sécurité de la France

Pour la Lettre de l'Insertion:

Michel Albhervé
Des données objectives sur les questions de sécurité



LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE
La France en queue du peloton

La fiscalité environnementale en 2007, en% du PIB et des recettes publiques. Lire la suite.

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE
1,9 millions
C'est le nombre d'emplois industriels détruits en France entre 1980 et 2007, selon une étude du Ministère de l'Economie. Lire la suite.

SIGNÉ GÉRARD MATHIEU
Etats-Unis : la santé s'améliore
En obtenant fin mars le vote de la réforme de la santé par la Chambre des représentants, Barack Obama a réussi là où Bill Clinton avait échoué. Lire la suite.

LE MOT DE LA SEMAINE
Empreinte écologique
Indicateur (en général exprimé en hectares par habitant) renseignant sur la surface qui serait nécessaire pour produire les ressources indispensables à une population donnée et pour absorber ses déchets. Lire la suite.


VOIR LE DICTIONNAIRE


LE TEXTO DE LA SEMAINE
BNP Paribas propose désormais à ses clients de leur envoyer leur relevé bancaire par mail, faisant ainsi d'importantes économies en impression et frais postaux. Surprise: au lieu de réduire d'autant les frais facturés à ses clients, la banque se vante de proposer ce "service" gratuitement !

L'ÉTUDE DE LA SEMAINE
L'emploi des femmes : plus qualifié, plus contrasté
Actives et diplômées, les Franciliennes occupent de plus en plus de postes de cadres. Elles ont bénéficié, ces dix dernières années, d’importants gains d’emplois dans les activités de conseils aux entreprises. Toutefois, en termes de diversification et de rémunération, la parité est loin d'être atteinte. Lire la suite.


VOIR LA RUBRIQUE ÉTUDES


LE LIVRE DE LA SEMAINE
 
Histoire politique et économique des médias en France

par Ivan Chupin, Nicolas Hubé et Nicolas Kaciaf
Coll. Repères, éd. La Découverte, 2009, 126 p.

La connaissance du passé permet de mieux comprendre le présent. Les médias ne dérogent pas à la règle et les trois auteurs de ce Repères le prouvent avec talent. Lire la suite.

VOIR LA RUBRIQUE LECTURES

AGIR
Chantiers d'insertion
L'Association nationale des acteurs du Chantier école regroupe 520 adhérents, essentiellement des ateliers et chantiers d'insertion. Ces structures embauchent des demandeurs d'emploi en difficulté pour une durée maximale de deux ans. Lire la suite.


VOIR LA RUBRIQUE AGIR

AGENDA
Du 26 au 31 mars à Paris, Alternatives Economiques a un stand au Salon du livre, où ses journalistes dédicaceront leurs ouvrages. Nous organisons également deux débats, animés par Marc Chevallier. "Comment le livre vient à vous", lundi 29 mars de 12 h à 13 h. Lire la suite.

Le 27 mars à Dijon. Sous la présidence de Xavier Emmanuelli. Intervenants : Denis Clerc, fondateur d'Alternatives Economiques, Bernard Quaretta, ancien directeur de la Société dijonnaise de l'assistance par le travail (SDAT), Daniel Terrolle, anthropologue, Patrick Bruneteaux, chercheur au Centre de recherches politiques de la Sorbonne (CRPS). Lire la suite.

VOIR L'AGENDA
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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 19:21

Lettre d'information du 19 mars 2010
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A LA UNE
L'Allemagne défend son modèle de croissance
Malgré les critiques liées à la crise grecque, l'Allemagne n'est pas prête à remettre en cause son modèle de croissance fondé sur les exportations et la modération salariale. Lire la suite.

MONNAIE
La double face du yuan
Le projet de loi déposé par les sénateurs américains, mardi 16 mars, veut renforcer la surveillance des taux de change et vise directement la Chine, soupçonnée de sous-évaluer sa monnaie pour stimuler ses exportations. C'est le dernier acte en date du conflit qui oppose la Chine aux pays occidentaux. Lire la suite.


INDUSTRIE
Toyota: foncer dans le mur et le savoir
Comment le plus gros constructeur automobile du monde gaspille son capital de confiance, en a pleinement conscience et ne parvient pas à réagir. Lire la suite.

FINANCE
Les marchés à risque bientôt régulés?
Les autorités financières souhaitent encadrer les Credit Default Swaps, ces produits d'assurance devenus de redoutables instruments de spéculation. Au grand dam des banques, qui gagnent beaucoup d'argent sur ces marchés opaques. Lire la suite.

Le pouvoir des banques

Le lobby bancaire a-t-il poussé à une sous-réglementation de la distribution de crédits immobiliers aux Etats-Unis? Oui, répondent sans hésiter trois économistes du Fonds monétaire international Lire la suite.


INTERNET
Participez à notre dictionnaire en ligne
Alternatives Economiques lance un dictionnaire économique participatif en ligne et propose à ses lecteurs de le faire vivre.
Lire la suite.

OPINION
2050
Par Philippe Frémeaux
Les prévisions pour 2050, sur lesquelles se basera la réforme des retraites, doivent prendre en compte le vieillissement de la population et la rareté des ressources naturelles, pour mieux adapter notre système par répartition. Lire la suite.


Chômage :
il faut s'attendre au pire

Par Camille Dorival
La crise n'est pas finie, loin de là. Jusqu'en 2012, le produit intérieur brut ne devrait croître qu'à un rythme très faible (0,8 % en 2010, 1,8 % les deux années suivantes), selon les projections de l'OFCE. Lire la suite.

La crise de l'école
Par Guillaume Duval

Si l'école est en crise, comme l'illustrent les récentes grèves des professeurs, cela résulte en grande partie d'un simple choix budgétaire, qui se traduit par une baisse de la part des dépenses d'éducation dans le PIB. Lire la suite.

VOIR LA PAGE OPINION
BLOGS
Jean Gadrey
Vive l’impôt !

Georges Gloukoviezoff
De l'exclusion bancaire à l'exclusion sociale

Marc Flandreau
Drôle de drachme

Pour La lettre de l'insertion:

Michel Abhervé
Opérateurs privés de placement, un nouvel échec

Pour Alternatives Internationales:

Jean-Marie Collin
Arctique : Zone de crise




LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE
Des régions inégales face au chômage

Taux de chômage par région au 3e trimestre 2009, en%.

Le taux de chômage est un bon indicateur des disparités entre territoires. Lire la suite.

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE
2 millions
C'est le nombre de maisons et d'appartements saisis à cause des dettes impayées aux Etats-Unis en 2009. En 2010, on attend 2,4 millions de saisies supplémentaires. En moyenne, un crédit immobilier sur huit reste impayé. Lire la suite.

SIGNÉ GÉRARD MATHIEU
Les hauts revenus ont explosé

C'est tout en haut de la pyramide que les revenus ont le plus progressé ces dernières années. Les patrons sont particulièrement bien lotis, comme les sportifs et les vedettes du show business. Lire la suite.

LE MOT DE LA SEMAINE
Excédent commercial
Résultat d'un montant d'exportation plus élevé que le montant des importations. Lire la suite.


VOIR LE DICTIONNAIRE


LE TEXTO DE LA SEMAINE
Le luxe va souffrir parce que les Etats vont augmenter les impôts des riches pour rétablir leurs comptes. C'était en février dernier la crainte exprimée par Patrick Thomas, patron d'Hermès international (les fameux foulards). Concernant la France, il peut en tout cas être rassuré: il n'est pas question d'augmenter les impôts, ne cesse de répéter le président de la République.

L'ÉTUDE DE LA SEMAINE
Vivre en couple: la proportion de jeunes en couple se stabilise
Entre 1999 et 2006 en France métropolitaine, la proportion de jeunes de 20 à 24 ans vivant en couple, marié ou non, est reste stable. La tendance à la baisse observée depuis 1982 a donc été arrêtée. En revanche, vivre en couple est de moins en moins fréquent pour les 30 à 60 ans. Lire la suite.


VOIR LA RUBRIQUE ÉTUDES


LE LIVRE DE LA SEMAINE
 
L'esprit de Philadelphie.
La justice sociale face au marché total


par Alain Supiot
Coll. Débats, éd. du Seuil, 2010, 180 p.

Un des plus grands juristes du droit du travail se mue en procureur et dénonce les trahisons de "la première déclaration des droits à vocation universelle", signée dans le cadre de l'Organisation internationale du travail et faisant de l'égale dignité de chaque homme et de la solidarité la base de l'ensemble des constructions étatiques.  Lire la suite.

VOIR LA RUBRIQUE LECTURES

AGIR
Pour des régions solidaires
Le Labo de l'économie sociale et solidaire a lancé un appel aux candidats aux régionales pour la mise en oeuvre de propositions en faveur d'une économie plus sociale et plus solidaire. Porté par plus de 100 organisations et personnalités, l'appel réclame des politiques de soutien aux entreprises, notamment en facilitant les reprises d'entreprise par leurs salariés. Lire la suite.


VOIR LA RUBRIQUE AGIR

AGENDA
Pour une économie supportable
Du 25 au 26 mars à Toulouse (31). La fédération France Nature Environnement (FNE), qui regroupe 3 000 associations écologistes, présentera le résultat de ses travaux consacrés à la transition vers une économie "supportable et désirable". Lire la suite.


VOIR L'AGENDA
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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 08:55
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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 20:15
v > Le Magazine > Global mag, le concept de l'émission

Global Mag

Présenté par Emilie Aubry

Global Mag

Du lundi au jeudi, Émilie Aubry tient la chronique planétaire de l’environnement. Le fond de l'air est vert !

Dynamisme, interactivité, proximité : Global mag, le magazine malin qui prend le pouls de la planète et fait de la défense de l’environnement l’affaire de tous, adopte un rythme quotidien. Du lundi au jeudi à 19h30, Émilie Aubry nous emmène à l’autre bout du monde ou au coin de la rue pour ausculter les maux du Village global et, surtout, pour imaginer ensemble comment nous pouvons y remédier.
Au programme: des reportages au bout du monde et des rubriques insolites, de l'insolence et de l'esprit pratique. Global fait vivre au quotidien la devise « penser global, agir local ».

Venez déposer vos commentaires sur le blog de l'émission... vous y trouverez des vidéos, des articles, des astuces...



Magazine présenté par Émilie Aubry (France, 20mn)  du lundi au jeudi à 19h30



pour voir les vidéos cliquer sur les liens ci dessous:


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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 19:36

jeudi 04 mars 2010
Yaya Coulibali présente Nama, la hyène, l'une de ses marionnettes, âgée de 150 ans, héritée de son père.</P>

Conteur et marionnettiste, Yaya Coulibaly est l'hôte du lycée Victor-Hugo. Il présentera un spectacle, samedi, au Théâtre à la coque.

Entretien

Yaya Coulibaly,

conteur marionnettistes

De quel univers venez-vous ?

J'arrive de Bamako (Mali). Je suis issu d'une famille de marionnettistes originaire du royaume Bambara de Ségou. En tant qu'apprenti auprès de mon père, j'ai commencé mon initiation au coeur du monde magique des marionnettes, dès l'âge de dix ans. Ma famille est l'héritière d'une des plus vieilles collections de marionnettes au monde, avec 25 000 pièces. Mon souci est de la conserver et de l'enrichir encore par de nouvelles créations, marionnettes à fil, à tiges, portées ou marottes.

Vos marionnettes voyagent ?

Après avoir étudié à l'Institut national des arts de Bamako et à l'Institut international de la marionnette en France, j'ai formé ma propre compagnie Sogolon. C'est un ensemble de formations artistiques indépendantes qui produisent des spectacles au Mali et de par le monde. On s'inspire aussi bien des grandes épopées mandingues que des contes et légendes. Tout en abordant des sujets d'actualité comme la déforestation, le braconnage, le sida, la condition de la femme, etc.

Que faites-vous au lycée Victor-Hugo ?

J'y suis en résidence toute la semaine. Avant mon arrivée, les lycéens des premières et terminales économiques ont fait des recherches sur mon pays et monté une exposition dans le hall de l'établissement. Là, je les vois en classe. C'est un dialogue très riche, tant sur l'histoire, la géographie, les arts, l'ethnologie que la politique et l'économie. Je reste admiratif de la qualité de l'échange et c'est exceptionnel pour moi de vivre cette expérience hennebontaise. C'est une forme de coopération vraie et sensible. Ainsi, on va balayer cette image négative et fausse de l'Afrique trop souvent projetée en Europe.

Vous intervenez aussi en ville.

Oui, notamment à la médiathèque municipale, mercredi après-midi. Et, samedi, un spectacle, Le baptême du lionceau, suivi d'un débat, aura lieu au Théâtre à la coque, à 19 h. J'y présenterai Nama, cette marionnette de 150 ans que vous voyez ici. C'est une hyène, un animal calomnié.

Vous avez d'autres projets ?

Oui. Lundi, je pars à Madrid pour un séminaire international. Le projet est de développer des films de marionnettes pour les télés du monde. Cinq pays d'Afrique ont été choisis avec l'Amérique latine et l'Europe. Ensuite, ce sera une tournée mondiale, en Italie, Grèce, France et pays du Maghreb.

Contacts : www.sogolon.com. E-mail : contact@sogolon.com. Tél : 00 223 66 72 13 01. Ou joindre le centre culturel français, à Bamako.

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 16:26

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 16:19
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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 16:10
introduction

On vient de voir à quel point les sociétés démocratiques sont traversées par la tension entre les inégalités et l'idéal égalitaire (chapitre 3). Inutile de dire que ces tensions se traduisent bien souvent dans la réalité par des conflits. Les conflits vont donc être notre objet d'étude dans ce chapitre.

Pourquoi s'intéresser aux conflits ? A priori, on a souvent tendance à penser que les conflits ne servent à rien, qu'il vaut mieux les éviter. Ce n'est pas du tout ce que pensent les sociologues : en effet, si l'on réfléchit à la dynamique sociale, on est bien obligé de se demander comment elle se fait, et on constate en général que le changement social ne peut se faire qu'à travers des conflits. Ceux-ci ont donc une vertu essentielle : rendre le changement social possible. En effet, si l'on ne pensait pas que les changements sont possibles, ce ne serait pas la peine de se battre. Les conflits sociaux, parce qu'ils mettent les individus dans l'action, contribuent aussi à forger les identités et à développer des solidarités. La première difficulté, pour vous, dans ce chapitre est donc de devoir envisager les conflits dans un rôle positif. La deuxième difficulté sera de ne pas oublier que les relations entre changement social et conflits vont dans les deux sens : certes le changement social entraîne des conflits, mais les conflits entraînent eux aussi du changement social.

Reste dans cette introduction à définir ce que l'on appelle “ conflits sociaux ”. Un conflit social met en jeu des acteurs regroupés, il y a donc une dimension collective dans le conflit social. Ces acteurs doivent avoir entre eux des relations d'interdépendance : s'il n'y a pas ces relations entre eux, il y a peu de chance qu'il y ait un conflit car il n'y aurait pas d'objet de conflit. Ces relations d'interdépendance sont dans un rapport de domination, c'est-à -dire que la question du pouvoir est toujours essentielle dans un conflit social : les acteurs n'ont pas tous le même pouvoir et ils essaient d'user de leurs pouvoirs respectifs pour obtenir telle ou telle chose. Enfin, et bien sûr, le conflit social a toujours un enjeu – on peut gagner ou perdre, quelque chose est disputé -, un objet. Cet objet a deux aspects : un aspect matériel, celui qui est mis en avant, et un aspect plus symbolique (celui qui va “ gagner ” aura montré le pouvoir dont il disposait). On le voit, le conflit social se situe entre les tensions, qui peuvent toujours exister entre les individus, et la rupture : il suppose toujours qu'il y a une discussion possible dans le domaine concerné par le conflit, ce qui n'est pas le cas dans la rupture. Les formes d'action changent au cours du temps, de la même façon que change la façon dont la société s'organise pour résoudre les conflits.

Après avoir montré comment, depuis le 19ème siècle, les conflits sociaux ont été liés pour l'essentiel aux transformations du travail et de l'emploi, nous nous interrogerons sur les nouvelles formes des conflits sociaux aujourd'hui et nous emploierons le terme “ action collective ”. Quelle différence avec l'expression “ conflits sociaux ” ? Dans l'action collective, des individus se regroupent pour agir, mais pas forcément pour entrer en conflit directement avec un autre acteur collectif. Cela peut être pour promouvoir des idées, pour revendiquer des changements très généraux, etc… Autrement dit, les relations d'interdépendance hiérarchisées ne sont pas toujours présentes, en tout cas pas explicites. L'action collective intègre donc les conflits sociaux mais englobe aussi d'autres formes d'action.

http://socio13.files.wordpress.com/2009/02/marx1.jpgv

 

Depuis que les sociétés sont entrées dans la modernité, depuis le 18ème siècle environ, l'essentiel des conflits sociaux s'est déroulé sur le terrain du travail et de l'emploi. On peut essayer de comprendre pourquoi : le travail occupe, directement ou indirectement, l'essentiel de la vie des individus, en temps d'abord (et bien plus au 19ème siècle qu'aujourd'hui) et aussi parce qu'il est à l'origine de certaines des inégalités dont nous avons parlé dans le dernier chapitre (revenus en particulier). C'est aussi dans le travail que se noue une bonne partie des relations sociales qui entourent (et intègrent) l'individu. Pour toutes ces raisons, auxquelles il faut ajouter la valeur hautement symbolique du travail, les conflits sociaux sont bien souvent nés dans le monde du travail depuis la naissance du capitalisme.

Nous allons d'abord nous demander comment, concrètement, les conflits sociaux se développent à partir de la question du travail. Puis, à travers l'étude de la classe ouvrière, nous verrons comment les conflits engendrent des classes sociales, c'est-à-dire comment le conflit agit sur la structure de la société.

Les conflits sociaux, on l'a dit plus haut, mettent en jeu des acteurs collectifs, des groupes. La mobilisation de ces groupes ne va pas de soi : comment s'entendre sur les objectifs et les moyens d'action ? Qui organise et dirige le conflit ? Nous nous interrogerons donc sur les difficultés de "l'action collective". Enfin, nous aborderons la question des syndicats et nous verrons le rôle complexe qu'ils jouent dans la gestion des conflits sociaux.

 

 

 

1 - Des conflits du travail aux conflits sociaux.

C'est la première question qu'il faut se poser : pourquoi le travail est-il une source de conflit social ? Nous allons pour cela réutiliser ce que nous avons vu dans les chapitres précédents, tant sur les inégalités que sur la division du travail - la division, c'est déjà un peu le conflit ! Mais nous verrons qu'il y a un autre facteur de conflit social, c'est ce que l'on appelle la capacité de mobilisation d'un groupe social, c'est-à -dire la capacité des individus qui le composent à agir en commun, de façon coordonnée et au profit de buts communs.

Nous avons vu dans le chapitre précédent que les sociétés modernes, et a fortiori les entreprises, sont traversées par des inégalités nombreuses qui, même si elles tendent à se réduire sur le long terme, restent encore très importantes. Il y a là un premier motif de conflit dans le monde du travail. Analysons-le plus en détail :

  • Les inégalités suscitent le conflit quand elles ne sont pas acceptées. C'est ce que l'on a vu dans la troisième section du chapitre précédent – vous pouvez vous y reporter. Les inégalités font partie du fonctionnement de l'économie, mais on a vu qu'il est très difficile de leur trouver une justification consensuelle. Il n'est donc pas étonnant que les avantages accordés à une personne ou à un groupe entraînent la jalousie – ou les justes récriminations ! – de ceux qui en sont privés. Les inégalités sont souvent l'enjeu des conflits sociaux : on se bat pour accroître la part des salaires dans la valeur ajoutée au détriment des profits, ou pour améliorer sa rémunération par rapport aux autres métiers de l'entreprise.

  • Mais les inégalités ne suffisent pas à engendrer un conflit social, parce qu'elles peuvent susciter une compétition entre les individus plutôt qu'entre les groupes. C'est une analyse somme toute assez classique et assez simple. Si un individu n'est pas satisfait de sa situation sociale, il peut l'améliorer de deux façons : soit en changeant de position dans la société en obtenant une promotion individuelle, soit en agissant pour améliorer le sort de tous ceux qui ont la même position sociale que lui – c'est-à -dire de son groupe social. Dans ce dernier cas, il y a effectivement un conflit collectif. Mais dans le premier cas, il n'y a qu'une compétition entre individus pour parvenir aux meilleures places offertes par l'entreprise ou la société. On ne peut pas parler à ce moment-là de “ conflit social ”.

  • La plus ou moins grande mobilité sociale entre les métiers joue aussi sur la capacité de mobilisation. S'il existe une grande fluidité entre les positions dans l'entreprise, si l'on peut facilement obtenir une promotion individuelle, alors un individu peut espérer améliorer sa situation personnelle par son seul mérite, sans agir au profit de l'ensemble de son groupe social. Mais si la mobilité sociale est faible, si les métiers restent fermés les uns aux autres, alors les revendications personnelles passeront d'autant plus par une revendication collective. C'est en substance ce que l'on a vu au chapitre 2 sur la crise du système fordiste : les OS, de plus en plus instruits (massification des études au niveau collège dans les années 60), se sont révoltés collectivement contre une organisation du travail qui ne leur laissait entrevoir aucune possibilité de promotion, qui ne témoignait guère de considération pour leurs mérites professionnels.

Vous voyez donc pourquoi les inégalités ne sont pas à elles seules la cause des conflits sociaux. Ce point-là est important, parce qu'il permet de dissiper un préjugé un peu simpliste qui associe les gros conflits aux grosses injustices. Or, ce n'est pas toujours – loin s'en faut ! – là où il y a les plus fortes inégalités qu'il y a les conflits les plus durs. Par exemple, il y a plusieurs millions de mal logés en France mais on ne les voit jamais protester.

Nous avons abondamment montré dans le chapitre 2 que les différentes organisations du travail aboutissent toujours à différencier et hiérarchiser les tâches dans l'entreprise, mais cette division horizontale et verticale du travail est aussi une division des travailleurs, donc une source de conflits potentiels. Comment passe-t-on de la division au conflit social ? Ce n'est pas si simple qu'on peut le croire. Le point essentiel est que la division du travail peut renforcer la conscience d'appartenir à un groupe social.

  • La division du travail entraîne la différenciation des travailleurs et donc l'émergence d'identités professionnelles distinctes. Construire son identité professionnelle, c'est revendiquer certaines appartenances, se reconnaître une certaine position dans le groupe et dans sa hiérarchie, se sentir différent d'autres individus (n'appartenant pas au groupe, en général). L'identité professionnelle, c'est aussi les valeurs partagées au sein du collectif de travail, au sein d'un métier. Ces valeurs peuvent changer en fonction de ce que l'on fait dans l'entreprise (on peut penser à la solidarité des mineurs face à la pénibilité et la dangerosité de leur métier), mais aussi en fonction de ce que l'on est (la féminisation d'un métier peut en changer les valeurs).

  • Les identités professionnelles deviennent facilement concurrentes dans l'entreprise. On veut dire par là que les valeurs des groupes sociaux s'opposent sur toutes les questions qui concernent l'entreprise, et au-delà la société – un peu comme une culture et une contre-culture, revoyez votre cours de première. Le premier point d'opposition est bien sûr les inégalités de rémunérations. Chaque groupe a une idée différente de la valeur des métiers, et donc des inégalités “ justes ” ou “ injustes ” – faut-il par exemple payer plus ceux qui fabriquent le produit ou ceux qui le commercialisent ? Mais l'opposition s'étend aussi à la façon de gérer l'entreprise : on l'a vu dans le cas de la fermeture des usines LU dans le nord de la France, où la logique entrepreneuriale de l'encadrement (recentrer l'activité du groupe sur les productions les plus rentables) s'opposait à la logique des salariés (maintenir les sites aussi longtemps que possible pour sauvegarder les emplois). L'affirmation d'une identité professionnelle fait donc non seulement apparaître un groupe social, mais elle lui donne aussi un adversaire.

  • L'organisation matérielle du travail est un autre déterminant de la construction de la conscience du groupe. Si les individus sont dispersés et travaillent séparément, sans se rencontrer, il leur sera très difficile de se coordonner pour agir. Marx expliquait ainsi au 19ème siècle que les paysans français étaient trop dispersés géographiquement pour agir, bien qu'ils aient eu matière à se révolter. Inversement, le regroupement des ouvriers dans les ateliers puis dans les grandes usines, où l'on travaille ensemble, fait la pause ensemble, mange ensemble, où l'on se rencontre en allant au travail et en repartant chez soi, a incontestablement favorisé l'organisation de la classe ouvrière. Plus près de nous, la connexion des individus sur Internet a facilité la réussite du mouvement des chercheurs, en permettant la circulation des informations, des mots d'ordre et des pétitions.

Pour qu'il y ait un conflit du travail, il faut donc qu'il y ait un conflit d'intérêt, autour des inégalités dans l'entreprise. Il faut aussi qu'il y ait des identités collectives fortement affirmées pour que le conflit prenne une dimension sociale, et oppose des groupes les uns aux autres. Enfin, il faut que ces groupes se mobilisent, c'est-à -dire que les individus qui les composent acceptent d'agir ensemble avec des objectifs communs. Mais la relation entre conflit et identité professionnelle fonctionne également dans l'autre sens. Ainsi, un conflit peut déboucher sur l'affirmation renouvelée et vivante d'une solidarité retrouvée, et donc reconstituer un groupe social. Ainsi, le conflit des infirmières, au milieu des années 90, permit à celles-ci d'affirmer et d'afficher une solidarité qui ne s'était jamais réellement exprimée jusque-là et de s'éprouver elles-mêmes comme membres d'un collectif de travail.

Dans les chapitres 2 et 3, vous avez trouvé de quoi percevoir et comprendre la réalité de l'opposition entre les ouvriers d'une part (qui représentent le travail), les dirigeants d'entreprise, les cadres et les contremaîtres d'autre part (qui représentent directement ou indirectement le capital, et donc les “capitalistes” ou bourgeois, détenteurs des capitaux). Voyons maintenant comment cette opposition au sein de l'entreprise est devenue une opposition à l'échelle de la société entière.

  • L'opposition entre ouvriers et bourgeoisie a pris une valeur politique. Au début du 20ème siècle, le clivage entre la gauche et la droite s'est progressivement confondu avec le clivage entre travailleurs et capitalistes. Au fur et à mesure que les ouvriers devenaient numériquement plus importants (au détriment notamment des agriculteurs, qui avaient une toute autre vision du monde), le conflit politique s'est cristallisé sur la question de la propriété, la gauche, représentant les salariés, voulant “nationaliser” le capital, c'est-à -dire exproprier les capitalistes pour qu'ils ne contrôlent plus les entreprises, et donc pour résoudre le conflit social par la disparition d'un des adversaires ! Symétriquement, la droite défendait le droit de propriété comme principe, et donc le pouvoir des actionnaires dans l'entreprise. Moins radicalement, l'enjeu politique entre la droite et la gauche était aussi l'adoption de lois et de règlements qui limitaient le pouvoir des employeurs sur les salariés (Semaine de 40h, Congés payés, Droit du travail, protection contre les licenciements, mais aussi indemnisation du chômage).

  • L'opposition entre ouvriers et bourgeoisie a pris une valeur culturelle. Chaque groupe a affirmé ses valeurs, et son mode de vie. La “culture ouvrière” était nourrie de la fierté du métier : essentiellement masculin, le travail ouvrier supposait souvent la force physique, des connaissances et astuces, essentiellement pratiques, qui se transmettaient au sein de l'atelier. La “culture bourgeoise” était ce qu'on appellerait aujourd'hui la culture savante, celle qu'on transmet à l'école et à l'université (littérature, musique classique, sciences, beaux-arts, …). Les loisirs des deux groupes n'étaient pas non plus les mêmes, d'ailleurs l'obtention d'un droit aux congés payés en 1936 avait une valeur conflictuelle symbolique : jusque-là les vacances étaient l'apanage de la bourgeoisie.

  • L'opposition entre ouvriers et bourgeois a engendré une véritable ségrégation sociale. Elle était visible dans la structure des villes, où les "quartiers ouvriers” – généralement les banlieues où la périphérie des villes – s'opposaient aux “beaux quartiers” – le centre-ville. Mais on la retrouvait aussi à l'école, puisque les enfants des classes populaires et supérieures ne fréquentaient pas les mêmes cursus scolaires. Il a fallu attendre 1975 et la création du collège unique pour que tous les écoliers suivent la même scolarité obligatoire.

On voit donc que le conflit social, initialement circonscrit à l'entreprise, s'est étendu à toute la société, ce qui justifie que l'on parle de classes sociales plutôt que de groupes sociaux, puisque les groupes ne rassemblent plus seulement, par exemple, les ouvriers d'une entreprise, mais tous les ouvriers de la société. De même, le conflit social mérite l'appellation de “lutte des classes” parce qu'il prend une valeur générale.

Karl Marx philosophe allemand du 19ème siècle (mais aussi économiste, historien, sociologue) a été un des premiers à s'intéresser aux conflits sociaux et à les analyser non pas comme le signe d'un dérèglement social, mais comme la conséquence normale du fonctionnement des sociétés. Il a aussi lié les conflits sociaux à l'organisation sociale du travail, ce qu'il appelle les “ rapports de production ”. Il est donc logique de l'évoquer à ce moment du cours. Dans la société contemporaine, le conflit social - la “ lutte des classes ” dans la terminologie marxiste - oppose les salariés et les capitalistes, propriétaires des entreprises. Le conflit d'intérêt repose sur une injustice faite aux salariés par les capitalistes – “ l'exploitation ” – et dégénère en conflit social quand les groupes s'érigent en classes sociales.

  • L'analyse de l'exploitation capitaliste. Les capitalistes sont ceux qui possèdent les moyens de production (machines, bâtiments, terrains), tandis que les salariés, que Marx appelle les “ prolétaires ”, ne disposent que de leur force de travail. Or, dans la société industrielle, il n'est guère possible de produire avec son seul travail. Pour vivre, les salariés sont donc obligés de louer leur travail aux capitalistes, qui s'accaparent la valeur de la production en échange du versement d'un salaire. C'est le régime du salariat. Marx pense que cette domination des salariés par les capitalistes permet à ces derniers “ d'exploiter ” les salariés, c'est-à -dire de leur verser un salaire inférieur à la valeur de la production et de garder la différence, le profit. Comment est-ce possible ? Les salariés ne sont pas en mesure de réclamer la totalité de la valeur ajoutée produite parce qu'ils ne sont pas organisés, et que l'employeur peut jouer de la concurrence entre eux. De plus, un volant perpétuel de chômage, caractéristique des sociétés industrielles (Marx l'appelle “ l'armée de réserve ” capitaliste), attise la concurrence entre les salariés : les exclus de l'emploi sont toujours prêts à accepter un salaire plus faible pour retrouver un travail et échapper à la misère. L'existence du profit est donc pour Marx la conséquence d'un rapport de force, et donc une injustice parce qu'il estime que seul le travail est source de valeur – une autre façon de dire que la productivité du capital est nulle, aspect très critiquable et très critiqué de la théorie marxiste.

  • La constitution des groupes en classes sociales. Il ne suffit pas d'un conflit d'intérêt pour que l'on puisse parler de conflit social, il faut encore que les individus partageant une même situation dans les rapports de production, ici les salariés, aient conscience de leur similitude et s'unissent pour revendiquer contre un ennemi commun. Ils constituent alors ce que Marx appelle une “ classe sociale ”. Cette opération n'est pas spontanée, et les conditions de travail déterminent souvent la capacité des individus à s'unir. Ainsi, Marx note que les petits paysans français du 19ème siècle, quoiqu'ayant objectivement des intérêts communs, ne constituaient pas une classe sociale parce que leur dispersion géographique et la concurrence entre eux sur les marchés ou dans l'appropriation de la terre les empêchaient de s'unir. De même, les ouvriers dans le système artisanal médiéval, qui étaient logés chez leur patron, étaient plus proches de celui-ci que des autres ouvriers et n'avaient donc pas de conscience de classe. Mais le développement des grandes usines au 19ème siècle, rassemblant de nombreux ouvriers soumis à un contrôle hiérarchique très strict, leur a fait prendre conscience de leur identité professionnelle, et l'habitude de s'opposer aux employeurs leur a révélé qu'il constituaient une classe sociale. Il leur restait alors à s'organiser en syndicats, en partis politiques, pour structurer leurs actions revendicatives et défendre leurs intérêts. De leur côté, les capitalistes procédaient de même, en se structurant en organisations patronales.

L'analyse marxiste théorise donc les conflits du travail comme source principale de conflictualité dans la société. Mieux, les conflits du travail structurent la société en groupes adverses, organisent l'identité professionnelle comme la vie politique. Cette vision de la société peut paraître pessimiste, mais Marx souligne qu'il en est de même à toutes les époques : dans l'antiquité, les maîtres dominaient les esclaves, et au moyen âge les seigneurs féodaux dominaient les paysans. Il en va de même chaque fois que la production est organisée de telle sorte qu'un groupe exerce un pouvoir sur un autre.


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