La Belgique sous le choc d'un nouveau Vilvorde LE MONDE | 22.11.06 | BRUXELLES CORRESPONDANT | ||||||||
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Alcoa supprime 6 700 emplois dans le monde LE MONDE | 22.11.06 | | ||
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émission du lundi 20 novembre 2006 Aujourd’hui, crise de la masculinité mais quelle crise ? L'homme est-il une femme comme les autres ? |
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Vendredi et samedi derniers se déroulait à Paris un colloque sous l’égide de René Frydman et Muriel Flis-Trèves intitulé A quoi rêvent les hommes ? Bien qu’il se tint au muséum d’histoire naturelle, n’ayez pas d’inquiétude l’homme n’a pas (encore) été classé par les spécialistes de taxinomie dans les collections fossiles. L’objet était sérieux : réfléchir à la nouvelle génération d’hommes qui émerge des bouleversements engendrés par les acquis du féminisme. Maintenant que les petites filles vont enfin pouvoir rêver de devenir Présidente de la République sans qu’on s’interroge sur leur santé psychique, les garçons vont-ils toujours aspirer à une carrière chez les sapeurs-pompiers ? Rien n’est moins sûr. C’est l’effet culbuto : si les femmes changent, les hommes aussi. D’ailleurs, c’est déjà fait : si l’on en croit l’opinion générale et quelques essayistes à la mode, les hommes ne sont plus ce qu’ils étaient. Même les psys attestent d’une crise de la masculinité sans précédent. De nouveaux modèles émergent : vous connaissiez les « nouveaux pères », vous découvrirez le « métrosexuel », dont j’emprunte la définition à un journal qui s’y connaît : « un mélange de dandy et de gay mâtiné d'une pointe de «mac». Il se pomponne, redécouvre l'art du rasage, se met des crèmes sur le visage, et, comble, peut parfois se mettre un peu de vernis sur les ongles ». Waouh ! Mais ces constructions médiatiques positives ne doivent pas masquer les difficultés auxquelles sont confrontés les hommes dans un monde où le travail, lieu privilégié de la construction de soi, fait de plus en plus défaut et où l’expression des valeurs viriles y est stigmatisée comme ringarde. Alors qui sont les nouveaux hommes ? Epanouis d’être enfin délivrés de l’injonction d’être « à la hauteur » ou au contraire en souffrance devant les nouvelles exigences qui se font jour ? La figure du Père est-elle obsolète ? Vivrons-nous bientôt dans une société où les rôles et les identités seront totalement redistribués ?
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Rétrospective Le Mois de la photo 2006 LEMONDE.FR | 17.11.06 Conservez cet article dans votre classeur. Abonnez-vous au Monde.fr : 6€ par mois + 30 jours offerts | ||||||
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Milton Friedman, Prix Nobel d'économie, est mort LEMONDE.FR avec AFP | 16.11.06 | | |||
AP L'économiste américain Milton Friedman, le 10 décembre 1976, jour où il reçut le prix Nobel d'économie.
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Milton Friedman, Prix Nobel d'économie 1976 LE MONDE | 17.11.06 | | |||
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Critique "Borat" : l'Amérique sous la moustache LE MONDE | 14.11.06 | 16h32 • Mis à jour le 14.11.06 | 16h32 | ||||
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Le faux Kazakh et ses victimes LE MONDE | 14.11.06 | 16h32 | ||||
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émission du samedi 18 novembre 2006 Les valeurs de la gauche |
Invité : Alain Bergounioux |
L’Europe et les socialistes français : une perspective historique | |
Document rédigé par Alain Bergounioux, secrétaire national à la Communication (4 novembre 2004) |
Les socialistes français ont joué un rôle déterminant dans le processus de la construction de l’Europe. Ils ont été jusqu’à aujourd’hui présents aux grands rendez-vous, 1948 au Congrès de La Haye, 1957 pour les deux Traités de Rome, 1984 pour la relance européenne, 1992 pour le Traité de Maastricht, et, je l’espère, demain, pour la Constitution européenne Léon Blum, Guy Mollet et François Mitterrand ont été tous les trois des européens convaincus. Mais cette histoire n’a pas été linéaire. Elle a été marquée à certains moments par de vifs débats. Les choix européens ont toujours été le produit d’une lutte de convictions. L'internationalisme au cœur du choix européen des socialistes L’internationalisme a fait d’emblée partie de l’identité socialiste. Celui-ci portait une espérance de paix. Ce fut le sens de l’engagement des socialistes d’avant 1914, au premier rang desquels Jean Jaurès. Mais ce ne fut qu’après 1918 que l’Europe en tant que telle entra dans les préoccupations des socialistes. L’unité du continent aurait permis d’éviter le retour de la guerre. Léon Blum, en 1927, fut un des Présidents de la section française du Mouvement pan européen. Mais la différence des régimes politiques, les uns autoritaires, avec déjà l’Italie fasciste, les autres démocratiques rendait difficile de réaliser cette idée. De toute manière, à partir de 1933, il ne pouvait plus en être question. C’est pourtant au cours des années noires, celles de l’occupation, que l’idée européenne allait reprendre vie - et, pour cette fois, s’affirmer durablement. Là encore, Léon Blum joua un rôle majeur pour donner une perspective aux socialistes en acclimatant la notion de « délégation de souveraineté » pour désormais penser un au-delà de l’Etat-nation. Au Congrès de La Haye, celui du Mouvement européen, tous les socialistes, les nouveaux majoritaires depuis 1946, derrière Guy Mollet et les nouveaux minoritaires, avec Léon Blum, adhèrent aux thèses fédéralistes. André Philip fut un des principaux animateurs du Comité pour les Etats-Unis socialistes d’Europe. La première idée d’une Communauté européenne du Charbon et de l’Acier germa dans ce mouvement - et fut reprise ensuite par Jean Monnet. Pour Léon Blum comme pour Guy Mollet ensuite, l’internationalisme à joué un rôle majeur dans leur détermination européenne : l’Europe était perçue par eux comme la première étape d’une organisation du monde, d’une construction de la « Communauté universelle » comme disait Léon Blum. Les socialistes se trouvèrent dès lors devant une question décisive : le socialisme était-il ou non un préalable à la construction européenne ? Leur réponse fut quasi-unanimement, l’Europe avant le socialisme, l’Europe comme un chemin vers la réalisation des valeurs socialistes. Cette conviction venait (déjà) de la conscience de l’impossibilité de mener une politique socialiste « dans un seul pays ». Le Manifeste de 1950 des socialistes proclamait qu’« en dehors de l’unité européenne, il n’est point de salut pour la Paix, la Liberté et la prospérité des peuples ». Évidemment, cet engagement dans la construction européenne justifiait aussi l’action politique menée de 1947 à 1951, puis de 1956 à 1958 dans des gouvernements de « troisième force ». Ce qui divisa les socialistes à partir de 1952 jusqu’en 1954, fut le Traité de la Communauté Européenne. Ce qui était en cause ne fut pas le principe de la construction européenne mais le problème du réarmement allemand quelques années après la fin de guerre. L’hostilité d’une moitié du groupe parlementaire fit échouer la ratification du Traité. L’unité de la SFIO se retrouva néanmoins aisément pour la relance européenne de 1956, sur les bases d’une Europe économique, qui a abouti aux deux Traités de Rome, l’année suivante, sur le Marché commun et l’Euratom. La difficulté pour les socialistes avec la Vème République vint de ce que cette première étape de la Construction européenne transcendait la distinction entre la gauche et la droite qui allait revenir en force en France dans les années soixante, installait l’économie de marché en son cœur, avec, il est vrai la présence de politiques communes, alors que la SFIO - mais encore moins le PSU, n’avaient pas admis dans la doctrine son principe. L'Union de la gauche et la question européenne Le Parti socialiste, refondé en 1971 au Congrès d’Epinay sous la direction de François Mitterrand, procéda à une inversion des priorités, le socialisme en France redevenait l’objectif central. L’enjeu européen changeait de nature. Alliance oblige avec le Parti Communiste autour du Programme commun de Gouvernement, le souci était que l’Europe n’empêche pas le déroulement d’une expérience socialiste en France. François Mitterrand, lui-même foncièrement européen, maintint une ligne médiane entre la ligne antérieure de la SFIO et celle que préconisait une partie des socialistes., en particulier le CERES de Jean-Pierre Chevènement, mais aussi une partie de son propre courant derrière Pierre Joxe, fort critiques vis-à-vis d’une « Europe libérale ». François Mitterrand reprit à son compte le mot d’ordre « l’Europe sera socialiste ou ne sera pas ». Mais il appelait néanmoins à poursuivre la construction européenne. Lorsque le CERES voulut mettre fin à cette ambiguïté, il se décida au combat au sein du Parti. Un Congrès extraordinaire sur l’Europe se tint à Bagnolet en décembre 1973. Pour François Mitterrand, la construction européenne devait être poursuivie « sans délai ni préalable ». Il appelait de ses vœux une « Europe en marche vers le socialisme ». Les formules étaient inacceptables pour le CERES qui voulait rompre avec une réalité européenne « germano-américaine ». La France socialiste devait se construire contre « l’Europe des marchands et les financiers ». Pour dramatiser l’enjeu, François Mitterrand remit en jeu son mandat de Premier secrétaire. Sa victoire laisse néanmoins subsister des ambiguïtés, les préoccupations des socialistes dans cette décennie portant avant tout sur la politique intérieure et les rapports avec le Parti communiste. Exclue de la majorité du PS en 1975, le CERES profita de la confrontation entre Michel Rocard et François Mitterrand pour reprendre de l’influence. En 1979, le PS refuse de signer une plate forme commune avec les autres partis socialistes européens. Le projet socialiste de 1980 appelait à une stratégie de rupture avec le capitalisme indépendante des engagements français vis-à-vis de l’Europe. Les socialistes arrivèrent donc au pouvoir en 1981 avec une réflexion quelque peu contradictoire sur la construction européenne. 1983 : le tournant Le tournant clef intervint au printemps 1983 quand il fallut choisir de poursuivre la politique menée depuis 1981 au prix d’une sortie du système monétaire européen ou de la modifier profondément pour ne pas isoler la France dans une économie mondiale fortement compétitive. Le Parti était divisé et méfiant. Le Gouvernement et apparemment François Mitterrand ne l’étaient pas moins. A côté des contraintes monétaires immédiates cependant, il est permis de penser que parmi les éléments qui pesèrent fortement pour le maintien du choix européen, l’attachement de François Mitterrand et de Pierre Mauroy à la construction européenne joua un rôle décisif. A partir de cette date, l’Europe allait à nouveau constituer une priorité et une finalité revendiquée par les socialistes. Ils adoptèrent un discours nouveau sur l’Europe, permettant de donner une vision socialiste de la construction d’une Europe non plus « socialiste », mais différente cependant de celle revendiquée par les libéraux. Le nouvel objectif fut d’éviter la dilution de l’Europe dans un simple zone de libre-échange, et dans cette perspective , la notion d’Europe politique retrouva son sens pour les socialistes, l’Europe sociale devenant le nouveau but. La signature de l’Acte Unique, en février 1986, qui accrut les aspects libéraux de la construction européenne, conduisit François Mitterrand et les socialistes à présenter l’Europe politique comme une nécessité permettant de contrebalancer les effets futurs de l’ouverture du marché unique de 1993. En 1987, Laurent Fabius appela le Parti socialiste à être « le premier parti européen ». Jacques Delors, à Bruxelles, tout en étant l’artisan principal de la mise en oeuvre du marché unique, se fit le champion des politiques communautaires. Les progrès de la construction européenne apparurent cependant lents aux socialistes. La Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux adoptée lors du Conseil européen de Strasbourg, en décembre 1999, n’évoquait plus l’harmonisation des législations en matière de protection sociale, laissait chaque pays agir en fonction de sa situation propre. Sans engager réellement dans ces années le débat Fédération-Confédération, les socialistes voulurent réfléchir en termes de « puissance publique européenne », appliquant ainsi les schémas français portées à préférer une action centralisée et volontaire. Quoiqu’il en fut, la dimension européenne de la pensée socialiste devint une donnée désormais incontournable. 1992 : le choix de Maastricht Avec le Traité de Maastricht, en 1992, l’enjeu européen prit une importance qu’il n’avait jamais eu dans la vie politique. La réunification de l’Europe, retrouvant « sa géographie et son histoire » avait persuadé François Mitterrand qu’il fallait accélérer le cours de la construction européenne. « Tout repli sur nous-mêmes serait fatal », disait-il en mai 1991. Le Parti socialiste reprit cette urgence dans son projet de décembre, au Congrès de l’Arche : « l’Europe constitue l’espace pertinent pour mieux maîtriser l’avenir ». Cette évolution rencontra l’opposition résolue de la minorité anti-européenne, le CERES, qui se transforma en 1992, en Mouvement des Citoyens, fit campagne pour le non et finit par quitter le PS en 1993 pour défendre principalement l’indépendance nationale. A partir de Maastricht, qui fut ratifié à une courte majorité, les socialistes ont été placés devant la tâche de définir une politique européenne cohérente. Nous sommes entrés en effet depuis cette date dans la période historique qui est la nôtre jusqu’au Traité constitutionnel de Bruxelles, signé désormais par les Chefs d’Etat et de Gouvernement à Rome, le 27 octobre, qui en sera peut-être la conclusion provisoire. Le Parti socialiste a été confronté à des questions qui n’avait jamais vraiment été traitées. Il est possible d’en distinguer quatre principales : quelles institutions pour l’Union européenne, quelle place pour l’Etat nation, quelles relations avec les pays européens candidats à l’adhésion à l’Union, quel contenu social ? Jusque là, le choix fédéral ou confédéral n’avait pas été abordé de front et les mots étaient employés sans signification véritable. Le projet de l’Arche paraissait opter pour une perspective fédérale : « l’Union politique renforcera dans une finalité fédérale l’identité de la communauté actuelle en jetant les bases d’une véritable citoyenneté européenne, en renforçant sa légitimité démocratique et en lui permettant de mener, la ou ses intérêts l’exigeront une politique commune en matière économique, de relations extérieures et de sécurité ». Mais, la dynamique mise en œuvre pour la négociation du Traité de Maastricht et des traités qui ont suivi jusqu’à celui de Bruxelles a donné au Conseil européen, aux gouvernements et aux chefs d’Etat, un rôle déterminant. « Le Conseil européen doit être à tout moment en mesure de parler au nom de l’Europe après avoir consulté les opinions nationales », déclarait François Mitterrand un mois avant le référendum de Maastricht. L’ordre institutionnel européen a fonctionné alors selon deux logiques distinctes, d’un côté, les affaires de l’Union avec des compétences régulièrement mais prudemment élargies continua d’être réglées dans le cadre d’un triangle institutionnel, le Conseil, la Commission, le Parlement, de l’autre, le rôle clé du Conseil européen demeurant déterminant. En France, face aux souverainistes, influents à droite et à gauche - sans parler de l’extrême droite tout entière anti-européenne - les socialistes ont défendu le concept de subsidiarité, une conception prudente des transferts de souveraineté-excepté sur la monnaie unique. La place particulière des intérêts agricoles l’explique partiellement. Le Gouvernement de Pierre Bérégovoy n’hésite pas à en appeler à « l’Union nationale » pour défendre l’agriculture française dans les négociations du GATT, organisation qui a précédé l’OMC. Pour résoudre cette difficulté, la perspective fédérale coïncidant avec la défense des intérêts français, François Mitterrand et ses successeurs à la tête du Parti et au Gouvernement, firent du maintien de la cohésion du couple franco-allemand l’élément fondamental de la construction européenne. Les socialistes français ont clairement demandé qu’un approfondissement institutionnel de l’Union européenne précède l’élargissement aux anciens pays de l’AELE et aux pays de l’ancienne Europe de l’Est. François Mitterrand et les socialistes tout au long des années 1990 furent cependant entraîné par l’Allemagne et l’Angleterre à abandonner cette exigence et à tenter de rendre simultanés l’approfondissement et l’élargissement. Ce pragmatisme se retrouva dans la construction de l’Europe sociale. L’adoption de la monnaie unique passa par l’acceptation du principe de l’indépendance’ de la Banque Centrale Européenne. La définition d’une charte des droits fondamentaux donna lieu à d’âpres négociations - notamment avec l’Angleterre - pour finalement être partie prenant du Traité constitutionnel. Ces difficultés - inévitables dans la mesure où l’Union européenne a été la résultante de compromis entre pays, avec leurs histoires, leurs cultures et leurs intérêts faites de longues négociations et d’équilibres successifs - expliquent qu’avec Lionel Jospin les socialistes aient repris un temps la notion, proposée par Jacques Delors de Fédérations d’Etats-Nations : « fédération - comme le fixait le Parti socialiste dans sa Convention de mars 1996 - car beaucoup de décisions y seront prises à la majorité, d’Etats Nations car la fédération ne s’occupera que de ce qui est d’intérêt commun et devra préserver les identités de ses membres ». Après 1997, les divisions de la gauche plurielle, - avec un PCF et un MDC résolument euro-critiques et des verts plutôt pro-européens - amenèrent Lionel Jospin à maintenir cette position face même au discours audacieux de Joscha Fischer, réclamant en 2000 une fédération pour l’Europe. Celle-ci trouva plus d’écho au Parti socialiste qui affirma un engagement plus fédéral qui fut confirmé par le Congrès de Dijon en mai 2003. En même temps, l’idée déjà formulée depuis quelques années par Jacques Delors d’une avant garde européenne pour avancer plus vite, fut explicitement adoptée. |
Bandes-annonces |
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Se munir, à l’orée de cette critique, d’un paratonnerre protecteur : en effet, placer Borat, une méchante comédie qui tache, en tête des films de la semaine, louer haut et fort une œuvre qui n’hésite pas à taper en dessous de la ceinture – devant et derrière –, porter au pinacle une fantaisie contenant une séquence de poursuite digne des grands burlesques muets, sauf que les participants sont à 100 % nus et à 50 % obèses, voilà qui suscitera des réactions indignées… A tort : car Borat, mis en images par Larry Charles, mais conçu et exécuté par l’humoriste anglais Sacha Baron Cohen, est le film le plus hilarant, le plus décapant, le plus irrésistiblement audacieux de l’automne.
Tâchons d’expliquer la chose : d’abord, dire qu’il s’agit d’un faux documentaire burlesque (les Anglo-Saxons appellent ça un « mockumentaire ») racontant le voyage aux Etats-Unis de Borat Zagdiyev, reporter en provenance du Kazakhstan, ex-république soviétique d’Asie centrale. Notre héros – belle prestance, moustache comme on en porte en Bordurie, pour citer un pays limitrophe façon Hergé – est chargé de dévoiler à ses compatriotes les us et coutumes américains. D’où le sous-titre du film : Leçons culturelles sur l’Amérique pour profit glorieuse nation Kazakhstan, excusez le charabia. C’est dans le même mauvais français (anglais en VO) que Borat commence par nous présenter son pays. D’emblée, on quitte la contrée du bon goût : car ce Kazakhstan-là est une sorte de bidonville géant façon Temps des gitans, où les automobiles sont traînées par des chevaux, où la moitié du pays fornique avec l’autre en buvant de l’urine fermentée, et où l’on pratique le « lâcher de Juifs », sur le modèle d’une feria méridionale. Il faudrait être sot, ce qu’ont été les autorités kazakhes courroucées, pour prendre au pied de la lettre ce portrait d’un pays quasiment resté à l’âge de pierre. Le « politiquement correct » mondialisé interdirait-il désormais de citer une nation en particulier ?
C’est que Borat, voilà sa force et sa fonction premières, dynamite le politiquement correct, fait joyeusement ce qui ne se fait pas. Prenez le « lâcher de Juifs ». Dans ce Kazakhstan imaginaire, l’antisémitisme est un sport national. Arrivé aux Etats-Unis, Borat affronte, et c’est peut-être le clou du film, un couple de logeurs juifs (deux petits vieux inoffensifs) qu’il croit capables de se métamorphoser nuitamment pour venir l’occire et lui piquer son pognon. Montrer l’antisémitisme comme une superstition stupide, un accès de bêtise crasse et dangereuse, ce n’est pas jouer avec le feu, mais remettre à sa juste place un sentiment qui ne se porte que trop bien par les temps qui courent.
Borat, film politique ? Evidemment. Son auteur montre en fait la contre-attaque galopante de l’obscurantisme. Une partie du périple américain est faite en caméra volée ; les interlocuteurs de Borat croient vraiment parler à un journaliste kazakh, et ce qu’ils révèlent de leur pays fait frémir : un rodéo où l’on se félicite que Bush « boive le sang des Irakiens » ; une assemblée évangéliste dont les membres n’ont pas l’air moins cinglés que nos Kazakhs d’opérette. Et un dîner BCBG où Borat pourrait, dixit une convive, être rapidement « américanisé » s’il n’avait la fâcheuse habitude d’apporter ses étrons à table ; des marchands d’armes et d’autos prêts à tout pour faire affaire… Cette Amérique-là ne surprend plus, mais effraie toujours. Michael Moore lui-même a « adoubé » Borat au dernier festival de Toronto.
La satire serait plate si elle ne s’accompagnait de trouvailles comiques permanentes. Le rire selon Borat dérape vers l’absurde – à forte tendance salace, mais pas seulement. Notre homme prend l’ascenseur de l’hôtel pour sa chambre, et en loue la vastitude. Il garde une poule dans sa valise, et hérite d’un ours, bestiaire ambulant. Il tripatouille le langage, dit d’une militante féministe (le féminisme est inconcevable pour Borat) qu’il ne comprend pas « ce que dit ce vieil homme ». On a rarement vu un personnage afficher avec une telle arrogance un tel concentré de stupidité. Les deux butent sur la stupidité et l’arrogance du monde, et les dénoncent. Cela s’appelle du grand art.
Les premières perspectives d’une sortie de la crise pétrolière se profilent : BMW devrait lancer l’année prochaine une version de sa limousine, la Série 7, équipée d’un V12 pouvant fonctionner soit à l’hydrogène, soit au super sans plomb. Depuis la fin des années 70, BMW s’est penché sur l’hydrogène et la commercialisation d’un modèle possédant ce mode de carburant constitue une avancée inégalée. Il est certain que ces modèles restent expérimentaux et qu’ils seront suivis par des ingénieurs de la marque mais mettre une 760Lh dans la rue témoigne tout de même d’un certain optimisme quant à la fiabilité.
Le V12 n’utilise pas le principe réutilisé de la pile à combustible que les autres constructeurs emploient mais un système de bi-carburation. Au final, une 760Lh est plus proche d’une 760Li qu’une Mercedes Classe A F-cell ne l’est d’une A200, ce qui n’est certainement pas sans incidence sur les coûts de production. Les 230 Cv de la version "H" paraissent légers face aux 440 cv de la version classique mais les ingénieurs munichois préciser que la puissance augmentera au fil de la mise au point. Le concept car H2R, qui a remporté de nombreux records de vitesse dans la catégorie hydrogène développait 285cv.
Evidemment, vous allez me dire : Ok, j’ai une voiture à hydrogène, mais je fais le plein où ? Chez Total ? Justement, oui. Le Clean Energy Partnership (CEP) allemand réunit toutes les entreprises de la chaîne de valeur pour développer l’utilisation de l’hydrogène. Aral, BMW, Berliner Verkehrsbetriebe (BVG) (ndlr : la RATP locale), DaimlerChrysler, Ford, GM/Opel, Hydro, Linde, TOTAL sont autant de partenaires précieux pour éprouver cette technologie.