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18 septembre 2010 6 18 /09 /septembre /2010 11:45
L'Economie en questions
L'Economie en questions
Syndiquer le contenu par Dominique Rousset
Emission L'Economie en questions

le samedi de 8h10 à 9h Durée moyenne : 49 minutes

 

Depuis la saison dernière, chaque samedi de 8h à 9h, quatre économistes, parmi les plus reconnus, viennent débattre autour de Dominique Rousset des sujets qui ont fait l'actualité économique de la semaine, en France et dans le monde.

Pour éclairer ces sujets par la confrontation de leurs analyses, pour les rapporter le plus souvent possible à la théorie économique, pour anticiper les prochaines évolutions. Dans une période particulièrement importante pour l'économie mondiale, les grands enjeux, qu'il s'agisse de la régulation de la finance internationale, de l'avenir de l'industrie, des questions environnementales, de l'économie de la connaissance ou du marché du travail, sont tous abordés.

Ces tables rondes réunissent ou opposent de façon très régulière Patrick Artus, Nicolas Baverez, Philippe Martin, Olivier Pastré, Dominique Plihon et David Thémard, avec une fois par mois, Eric Le Boucher, directeur de la rédaction d’Enjeux/Les Echos et chroniqueur aux Echos.

 

 

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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 19:06
Le ralentissement de la croissance est plus prononcé

Mots clés : OCDE, croissance, économie

Par lefigaro.fr
09/09/2010 |

Selon l'OCDE, la croissance des pays du G7 pourrait tomber à 1,5% au deuxième semestre et à 1,4% en rythme annuel. La baisse de régime serait constatée dans la zone euro et aux Etats-Unis.

Le ralentissement de la reprise économique mondiale pourrait être plus prononcé que prévu et la croissance des pays du G7 pourrait tomber à environ 1,5% au deuxième semestre 2010, estime l'Organisation de coopération et de développement économiques.

Des incertitudes «considérables» dans un sens favorable comme défavorable entourent toutefois les prévisions, ajoute l'OCDE, qui appelle à de nouvelles mesures de soutien monétaire voire budgétaire si nécessaire.

«Il est encore difficile de dire si l'essoufflement de la reprise est temporaire ou s'il est le signe d'une faiblesse plus prononcée (...) au moment où les mesures de relance touchent à leur terme», écrit Pier Carlo Padoan, chef économiste de l'OCDE dans sa présentation de l'évaluation intérimaire des principales économies du G7 publiée ce jeudi par l'Organisation.

Les prévisions actualisées de l'OCDE ont été revues en baisse par rapport à celles publiées le 26 mai.

L'OCDE, dont les prévisions sont fondées sur les données disponibles au 8 septembre, s'attend désormais à une nette décélération de la croissance au sein des économies du G7 qui tomberait à 1,4% en rythme annualisé au troisième trimestre et à 1% au quatrième après 2,5% au deuxième et 3,2% au premier.

Pour les Etats-Unis, l'OCDE s'attend à une baisse de régime au quatrième trimestre à 1,4% après 2% au troisième contre 1,6% au deuxième et 3,7% au premier.

Le Japon connaîtrait une stabilisation après le trou d'air du deuxième trimestre à 0,4%, la croissance du PIB remontant à 0,6% et 0,7% au troisième et quatrième trimestres respectivement.

 

L'activité de la zone euro ralentie

Après un deuxième trimestre qui a surpris par sa vigueur, notamment en Allemagne, la zone euro ralentirait très nettement dans la deuxième partie de l'année. Les trois principales économies de la zone - Allemagne, France, Italie - verraient la croissance de leur PIB réel pondéré revenir de 5,1% au deuxième trimestre à 0,4% au troisième trimestre et 0,6% au quatrième. L'Allemagne passerait d'une croissance annualisée de 9% au deuxième trimestre à 0,7% au troisième avant une légère amélioration à 1,1% en fin d'année. En France, la croissance décélèrerait de 2,5% au deuxième trimestre à 0,7% au troisième et 0,3% au quatrième.

«Les anticipations laissent entrevoir une modération persistante de l'inflation dans la plupart des grandes économies de l'OCDE», relève Pier Carlo Padoan. «Des tensions inflationnistes sont apparues dans certaines des principales économies de marché émergentes, incitant les autorités à mener un politique monétaire plus restrictive.»

Au regard des incertitudes sur l'ampleur et la durée du ralentissement en cours, l'OCDE préconise le maintien voire l'accentuation des mesures de soutien monétaire et si possible un recours à la relance budgétaire en cas de besoin. «Si le ralentissement actuel est temporaire, il serait judicieux de différer de quelques mois le démantèlement des mesures de soutien monétaire tout en poursuivant le processus d'assainissement des finances publiques comme prévu afin de remédier à des situations budgétaires insoutenables», écrit Pier Carlo Padoan.

 

Des taux d'intérêts proches de zéro ?

Si le freinage de l'activité devait s'avérer plus durable, «un soutien monétaire supplémentaire pourrait se justifier, sous la forme d'un assouplissement quantitatif et d'un engagement à maintenir les taux d'intérêt à un niveau proche de zéro pendant une longue période», estime-t-il. »Là où l'état des finances publiques le permet, le rythme de l'assainissement budgétaire pourrait être un peu plus lent que prévu».

Parmi les facteurs susceptibles d'influer favorablement sur l'activité, l'OCDE souligne que les très bas niveaux de l'investissement privé en proportion du PIB et la robustesse des bénéfices des entreprises incitent à penser que l'investissement ne devrait plus fléchir dans les mois à venir. «Les stocks se situent pratiquement aux niveaux souhaités, si bien qu'à court terme, ils ne devraient pas baisser de nouveau», relève aussi l'Organisation.

L'OCDE, qui souligne que la croissance dans les grandes économies émergentes reste soutenue, estime enfin que la «situation financière s'est globalement stabilisée». Toutefois, «certains indicateurs incitent à la prudence, notamment le coût de l'assurance contre les risques de défaillance, qui reste élevé pour les banques», préviennent toutefois les économistes de l'OCDE.

Parmi les facteurs de risque, ils citent les incertitudes entourant les marchés de la dette souveraine et leurs effets potentiellement négatifs sur le système financier et la demande privée. Les doutes sur l'évolution du chômage pourraient aussi peser sur la consommation.

Enfin, les ménages pourraient être contraints à de nouveaux ajustements de dépenses en réponse à la dégradation de leur situation patrimoniale avec la récession ou en cas de poursuite de la baisse des prix de l'immobilier résidentiel.

LIRE AUSSI :

» Olivier Blanchard (directeur des études FMI) : la croissance va rester faible»

» Etats-Unis : «Un contexte inquiétant»

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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 19:53

Lettre d'information du 10 septembre 2010
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 RETRAITES
Pourquoi il ne faut pas passer en force
Le 7 septembre dernier, nous avons assisté à une mobilisation de très grande ampleur. Mais les assouplissements annoncés le lendemain par Nicolas Sarkozy manquaient cruellement de substance.
Lire la suite.

Le casse-tête de la pénibilité

Comment tenir compte, dans le cadre de la réforme des retraites, de la pénibilité au travail? Les critères retenus dans le projet gouvernemental, même après les derniers assouplissements annoncés, restent très restrictifs et laisseraient de côté de nombreux salariés concernés.
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La baisse des pensions est déjà programmée
Même si le gouvernement se refuse officiellement à toucher aux pensions des retraités, les réformes des dernières années aboutiront, dans les faits, à réduire grandement ce qu'on appelle le "taux de remplacement" des retraites
. Lire la suite.

ÉCONOMIE 
 

Le manifeste des "économistes atterrés"
par Jean Gadrey
Philippe Askenazy, Thomas Coutrot, André Orléan et Henri Sterdyniak publient un appel d'économistes opposés à dix "fausses évidences" de "l'orthodoxie néolibérale", qui avancent 22 propositions. Il s’agit d’une avancée collective incontestable, à laquelle je souscris, malgré une réserve à l'égard de leur référence, selon moi excessive, à la croissance. Lire la suite.
MANAGEMENT
Les fonctionnaires notés à l'entretien
Par
Marc Mousli
Le gouvernement a décidé que l'avancement des fonctionnaires ne se ferait plus selon des procédures de notation lourdes et coûteuses, mais en exploitant l'entretien individuel annuel. Une fausse bonne idée. Lire la suite.

SOCIAL
  Qui est jeune?
par Michel Abhervé
25, 26, 30 ou 25 ans : jusqu'à quand est-on jeune ? En général, on considère que la jeunesse cesse quand on doit faire face, sans l’appui de sa famille, à l’ensemble de ses responsabilités. Cette limite évolue avec le temps : est-ce que les programmes pour les jeunes doivent le faire aussi ? Lire la suite.

ÉCOLOGIE
En Russie, des mouvements plus verts qu'oranges
Depuis les incendies autour de Moscou, les activistes qui s’époumonaient en vain ont soudainement trouvé un écho. Et aux écologistes se mêlent également des porteurs de revendications sociales ou politiques
. Lire la suite.
BLOGS
Jean-Marie Harribey
Ah, ça ira, ça ira, ça ira, les éditorialistes à la retraite...

Michel Abhervé
La question de la représentativité patronale est une priorité

Pour Alternatives Internationales:

Jean-Marie Collin
Des opposants à la bombe devant la justice française

Michael Behrent
Recrudescence d'intolérance aux Etats-Unis
LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE
Partage de la valeur ajoutée : une stabilité trompeuse
Part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises, en pourcentage
La baisse de la part des salaires dans le partage de la valeur ajoutée, observée à la moitié des années 1980, correspond plus à un rééquilibrage qu'à une déformation. La progression des cotisations sociales et le ralentissement des gains de productivité ont cependant réduit à peu de choses la progression du pouvoir d'achat salarial. Tandis que, depuis dix ans, les actionnaires ont, au contraire, beaucoup arrondi leur pelote. Lire la suite.

LE CHIFFRE DE LA SEMAINE
4 millions
C'est le nombre de personnes en France, soit 9 % de la population, qui souffrent de grande solitude selon la Fondation de France : elles n'entretiennent ni relations familiales, professionnelles ou amicales, ni relations de voisinage dans le cadre d'activités associatives. Lire la suite.

SIGNÉ GÉRARD MATHIEU
Le Parlement européen demande la suspension des expulsions de Roms
Le Parlement européen a voté, jeudi 9 septembre, une motion exigeant de la France "la suspension immédiate" des reconduites à la frontière des populations roms. Mais le gouvernement français a d'ores et déjà annoncé qu'il ne tiendrait pas davantage compte de cet avis que de celui du pape Benoît XVI ou du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale de l'ONU. Lire la suite.
L'ÉTUDE DE LA SEMAINE
Terres agricoles à vendre
Les investisseurs étrangers multiplient les achats de terres agricoles dans les pays pauvres. Des pratiques à encadrer. Lire la suite.

VOIR LA RUBRIQUE ÉTUDES

LE TEXTO DE LA SEMAINE

On n'arrête pas le progrès! Les vaches participent au changement climatique parce que, en ruminant, elles émettent du méthane. Or ce n'est pas le cas des kangourous, qui sont eux aussi des herbivores: ils rejettent de l'acide acétique. D'où une idée étudiée en Australie: implanter dans l'estomac des vaches les mêmes bactéries que celles contenues dans celui des kangourous.

LE MOT DE LA SEMAINE
Politique d'austérité
Politique économique restrictive, dont le but est soit de casser l'inflation (par exemple en Italie dans les années1990), soit de réduire les déficits sociaux et/ou les déficits publics. Lire la suite.

VOIR LE DICTIONNAIRE EN LIGNE


LE LIVRE DE LA SEMAINE
La gouvernance des biens communs


par Elinor Ostrom
Ed. De Boeck, 2010, 302 p.

En 2009, Elinor Ostrom devient la première femme à recevoir le prix de la Banque de Suède en économie, couronnée pour ses travaux sur les biens communs, réunis dans cet ouvrage. Ostrom fait ressortir le rôle crucial, pour la gestion des biens communs par des organisations fondées sur la coopération, du cadre institutionnel global. Lire la suite.

VOIR LA RUBRIQUE LECTURES

AGIR
"Rock sans papiers"
Un collectif d'artistes, composé notamment de Jacques Higelin, des Têtes raides, d'Agnès Bihl, de Cali, des Wampas ou encore d'Agnès Jaoui, jouera le 24 septembre à Bercy en soutien aux sans-papiers.
Lire la suite.

VOIR LA RUBRIQUE AGIR

AGENDA
Présentation de livres sur l'écologie
Le 16 septembre, l'institut CDC pour la recherche organise une conférence de présentation de deux livres qu'il a soutenus : Vers une société sobre et désirable, sous la direction de Dominique Bourg et Alain Papaux (PUF), et Philosophie de l'environnement et milieux urbains, sous la direction de Thierry Paquot et Chris Younés (la Découverte). A 15 h 30 à la Caisse des Dépôts, salle Corvetto, autour des interventions de Dominique Bourg, Thierry Paquot et Chris Younés. Lire la suite.

VOIR L'AGENDA

V

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 11:49

 

La monnaie japonaise poursuit son ascension depuis plusieurs semaines, évoluant au gré des diverses informations émanant des Etats-Unis et d'Europe sur l'évolution de la conjoncture.
La monnaie japonaise poursuit son ascension depuis plusieurs semaines, évoluant au gré des diverses informations émanant des Etats-Unis et d'Europe sur l'évolution de la conjoncture.

Le dollar est en chute, mercredi 8 septembre, vers sous le seuil des 83,35 yens, pour la première fois depuis mai 1995, le yen japonais servant de valeur refuge, sur fond d'incertitudes concernant l'économie occidentale. Le billet vert est descendu jusqu'à 83,33 yens à 5 h 51 (heure de Paris), tandis que l'euro dévissait simultanément face à la devise japonaise, passant sous la barre des 105,80 yens à 105,77 yens. La monnaie japonaise poursuit son ascension depuis plusieurs semaines, évoluant au gré des diverses informations émanant des Etats-Unis et d'Europe sur l'évolution de la conjoncture.

 

L'absence mardi de nouvelles mesures de la Banque centrale du Japon pour enrayer l'envolée du yen semble avoir accéléré la tendance, de même que des commentaires jugés indulgents de son gouverneur.

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo abandonnait plus de 200 points (-2,25%) mercredi en séance, les investisseurs se méfiant d'une nouvelle poussée de fièvre de la monnaie japonaise vis-à-vis du dollar et de l'euro. La hausse du yen handicape les entreprises exportatrices japonaises dont les prévisions financières ont été établies sur des bases plus favorables. La cherté de la monnaie nippone risque en outre d'avoir des répercussions négatives étendues sur le tissu industriel, l'emploi, les investissements et la consommation au Japon.

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 11:44

Retraites : Sarkozy propose quelques aménagements

Nicolas Sarkozy a décidé de ne pas retirer la nationalité française pour les cas de "polygamie de fait", s'opposant ainsi à Brice Hortefeux, son ministre de l'intérieur.

Nicolas Sarkozy refuse de changer la philosophie de son projet et de revenir sur le report de l'âge légal de départ à la retraite, mais il a annoncé quelques aménagements sur la pénibilité.

"Il faut reprendre la réforme à zéro"

 L'argumentaire de Xavier Bertrand sur les retraites est-il vrai ?

Retraites : l'Élysée va répondre à la mobilisation


Une autre réforme des retraites est possible !

Nos systèmes de retraite par répartition sont confrontés aux défis du vieillissement de la population comme aux conséquences d'une situation de l'emploi dramatique, lestée par les effets de la récente crise financière. Leur équilibre financier doit rester une préoccupation majeure des pouvoirs publics comme des partenaires sociaux si nous ne voulons pas ouvrir un boulevard à la retraite par capitalisation.

Pour autant, le projet de réforme des retraites proposé dans l'urgence par le gouvernement pour répondre aux exigences de la notation financière et crédibiliser la signature de la France sur le marché de la dette publique, ne garantit pas, à long terme, la pérennité de notre système par répartition. Bien au contraire, il aggrave les injustices. Sa mesure phare, le relèvement de l'âge minimum de départ à la retraite de 60 à 62 ans, accroît les inégalités et restreint les possibilités de choix des salariés sur qui repose l'essentiel des efforts consentis.

Ce sont les salariés aux carrières incomplètes qui vont le plus pâtir de la réforme en voyant leur âge de départ à taux plein reculer de 65 à 67 ans à partir de 2016. Ce sont surtout les femmes qui seront concernées et il ne fait aucun doute que le nombre de femmes pauvres va augmenter alors qu'elles forment déjà les gros bataillons des retraités les plus défavorisés.

Dans un pays où, depuis plusieurs décennies, les jeunes servent souvent de "variable d'ajustement" comme en témoignent la précarisation et l'appauvrissement d'une grande partie de la jeunesse, la réforme proposée ne rééquilibre pas non plus les rapports entre les générations, ne prévoyant pas de financement au-delà de 2020.

De leur côté, les salariés ayant commencé à travailler jeunes, souvent les moins diplômés et les moins bien payés, occupant les emplois les plus pénibles, devront cotiser plus longtemps sans voir pour autant leur pension s'améliorer. Désormais, ceux qui ont commencé à travailler entre 14 ans et 18 ans devront cotiser quarante-trois ou quarante-quatre ans. Or, chaque année, près de 100 000 jeunes commencent à travailler à 18 ans ou moins.

L'efficacité financière de la réforme proposée est aussi en question. Après 2018, les déficits continueront de se creuser, alors que les ressources du Fonds de réserve des retraites destiné à faire face, à partir de 2020, à l'arrivée à la retraite de la génération du baby-boom, auront été mal utilisées. Pour préparer l'avenir, ce fonds aurait dû, au contraire, voir ses ressources augmentées plutôt que dépensées avant terme.

Quant à la question de l'emploi des seniors qui conditionne pourtant en grande partie le financement des retraites, les mesures avancées ignorent les questions fondamentales des conditions de travail et des aménagements de fin de carrière. Avec le relèvement de l'âge de départ à 62 ans, les seniors qui se trouvent déjà majoritairement hors de l'emploi devront rester au chômage, au RSA, en maladie ou en invalidité plus longtemps, avec des allocations bien souvent plus faibles que leurs droits à la retraite. Plutôt que de réduire la dette publique, on nous propose un jeu de passe-passe entre comptes sociaux.

L'avenir de notre système de retraites nous invite à engager une réforme globale afin de corriger les inégalités, développer les possibilités de choix individuels et pérenniser le système par répartition.

Une telle réforme passe par la convergence de tous nos systèmes de base, aujourd'hui éclatés en plus de trente régimes différents aux règles illisibles pour nos citoyens. Alors que 40 % des nouveaux retraités ont cotisé dans au moins deux régimes différents de base, la complexité actuelle mine leur confiance dans le système, car elle facilite la remise en cause des droits de retraite acquis et entrave l'effort de solidarité envers ceux qui en ont le plus besoin.

La pension de retraite est partie intégrante du contrat salarial, elle est aussi un revenu de citoyenneté. Aussi, notre système de retraites doit évoluer en distinguant nettement son volet contributif, financé par des cotisations salariales, de son volet solidaire, financé par une fiscalité qui doit être plus progressive, en mettant davantage à contribution les revenus du capital et les hauts revenus.

DIALOGUE, RECHERCHE DE CONSENSUS ET ESPRIT DE JUSTICE

Le nouveau système devra prendre en compte l'augmentation progressive de l'espérance de vie, à la fois par l'augmentation de la durée de cotisation et si nécessaire, des taux de cotisation. Mais, si nous vivons plus longtemps en meilleure santé, et si nous devons travailler plus longtemps pour sauver nos retraites, c'est le principe de la retraite au choix (à la carte) qui devrait prévaloir.

Cette évolution de fond permettrait non seulement d'enregistrer les droits de retraite acquis, mais aussi de faciliter les départs progressifs ou de permettre d'effectuer des pauses tout le long du parcours professionnel. Une telle clarification permettrait aux salariés de disposer d'une véritable liberté de choix, fondée sur une bonne connaissance de leurs droits, dans un cadre collectif protecteur.

Car seule la protection de la collectivité permet les véritables choix. En prenant en compte l'ensemble de la carrière des salariés, le nouveau système se doit de supprimer la pénalisation dont sont aujourd'hui victimes les salariés aux carrières longues et aux faibles progressions salariales. La solidarité nationale pourrait être mise à contribution pour mieux intégrer dans le calcul de retraite les périodes de congé maternité, de chômage ou de formation.

En outre, une véritable réforme des retraites ne peut se concevoir isolément d'une vigoureuse politique de l'emploi qui permette le maintien des seniors comme l'accès des femmes et des plus jeunes à des emplois stables.

Enfin, l'amélioration de la retraite des femmes passe par des progrès en matière d'égalité salariale et professionnelle, une politique familiale véritablement favorable à l'emploi des femmes et qui encourage un partage équitable du travail domestique entre hommes et femmes. Il faut, à la fois, développer massivement les modes de garde des jeunes enfants et prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher une gestion de la main-d'œuvre qui pénalise les femmes trop souvent contraintes d'interrompre leur carrière pour s'occuper de leurs enfants ou de leurs parents.

Le droit à la retraite est un droit fondamental et notre système de retraite, fondé sur la solidarité entre les générations, un élément constitutif de notre pacte social. Son évolution doit se construire par le dialogue et la recherche de consensus, mais surtout dans un esprit de justice. Une telle réforme globale de notre système de retraite implique une sérieuse préparation et un large débat avant de la soumettre aux Français lors d'une prochaine échéance nationale.

C'est seulement ainsi que l'on pourra restaurer la confiance de toutes les générations dans l'avenir de notre système solidaire par répartition.

 

Michel Aglietta, économiste ; Claude Alphandéry, président du Conseil national de l'insertion par l'activité économique ; Antoine Bozio, économiste (University College de Londres) ; François Chérèque, secrétaire général de la CFDT ; Julia Cage, économiste (université Harvard) ; Denis Clerc, économiste ; Christophe Deltombe, président d'Emmaüs France ; Michel Dreyfus, historien CNRS ; François Dubet, sociologue ; Marie-Thérèse Lanquetin, juriste ; François Legendre, économiste ; Eric Maurin, économiste ; Olivier Mongin, directeur de la revue "Esprit"; Marc-Olivier Padis, rédacteur en chef de la revue "Esprit" ; Bruno Palier, chercheur, spécialiste des retraites (CNRS-Sciences Po) ; Hélène Perivier, économiste ; Thomas Piketty, économiste (Ecole d'économie de Paris) ; Francois Soulage, président du Secours catholique ; Alain Touraine, sociologue ; Michel Wieviorka, sociologue.

L'ensemble des signataires du texte sur Cfdt.fr

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