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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 08:45
Le Monde.fr | 13.06.2013 à 21h22 • Mis à jour le 14.06.2013 à 08h12

Par Anna Villechenon

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Les Vingt-Sept doivent décider s'ils accordent, ou non, un mandat à la Commission européenne pour négocier l'accord de libre-échange entre l'Union et les Etats-Unis.

 

 

Les Vingt-Sept doivent décider, vendredi 14 juin, s'ils accordent ou non un mandat à la Commission européenne pour négocier l'accord de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis.

Mais, à la veille du coup d'envoi formel des négociations, Paris menace de brandirson veto au nom de l'exception culturelle, qu'il veut voir exclue des discussions, risquant de faire capoter les négociations si une "minorité de blocage" est atteinte. Tour d'horizon des enjeux d'un tel accord.

  • Un processus diplomatique entaché d'échecs

Barack Obama a choisi le discours sur l'état de l'Union, en février, pour tendreofficiellement la main aux Européens, en annonçant le lancement des négociations. Loin d'être une surprise, ce signal était toutefois attendu par l'UE, et particulièrement Berlin, qui avait appelé quelques semaines auparavant à accélérer le processus, contrairement à Paris, réservé. La ministre du commerce extérieur, Nicole Bricq, indique alors qu'elle défendra "un accord respectueux de nos valeurs".

Un mois après, le 12 mars, le collège des commissaires européens donne son feu vert au lancement des négociations avec les Etats-Unis. D'emblée, le commissaire européen au commerce, Karel De Gucht, se veut rassurant sur des sujets sensibles comme les OGM ou la culture : "Il y a toujours des craintes et des rumeurs qui circulent. Je voudrais tordre le cou à certaines rumeurs."

Une prudence qui porte la marque des échecs passés. Par crainte que l'Union européenne ne soit obligée à des concessions sur le commerce agricole, le gouvernement de Lionel Jospin (PS) avait déjà bloqué un projet d'accord transatlantique en 1998. Puis, en 2001, les deux blocs entament de nouvelles négociations à l'occasion du cycle de Doha, sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce, qui se soldera trois ans plus tard par un autre échec.

Lire (édition abonnés) : Libre-échange Europe-Etats-Unis : les négociations s'annoncent difficiles 

  • Le libre-échange, un remède à la crise ?

 

Les Etats-Unis, premier partenaire commercial de l'Europe.

 

Les Etats-Unis sont le premier partenaire commercial de l'Europe. En 2011, les échanges commerciaux entre l'UE et les Etats-Unis se sont élevés à près de 449 milliards d'euros en 2012, soit 381 milliards d'euros d'exportations et 265 milliards d'importations. Ensemble, les deux blocs pèsent pour 40 % du commerce mondial. Les Etats-Unis sont le premier investisseur dans l'Hexagone mais aussi le premier client de la France hors Europe.

Selon une étude réalisée par le centre de recherche londonien Centre forEconomic Policy Research publiée mi-mars, un tel accord de libre-échange rapporterait environ 119 milliards d'euros par an au Vieux Continent et environ 95 milliards d'euros par an pour les Etats-Unis.

Pour les deux blocs, cet accord serait le bienvenu en cette période de crise. "C'est le plan de relance le moins coûteux qu'on puisse imaginer", déclarait début mars M. De Guch, ajoutant qu'un tel accord créerait des "centaines de milliers"d'emplois en Europe. De son côté, Barack Obama se réjouissait déjà lors de son discours sur l'état de l'Union, affirmant qu'"un commerce libre et équitable de part et d'autre de l'Atlantique soutiendra des millions d'emplois américains bien payés".

Voir : Accord de libre-échange Europe-Etats-Unis, opportunité ou danger pour l'Europe ?

  • Des blocages culturels qui menacent les négociations

Les points d'achoppement entre les deux blocs sont nombreux et concernent principalement deux secteurs : la culture et l'agroalimentaire. Et la France tient non seulement à le rappeler, mais aussi à se battre au nom de l'exception culturelle. Fin février, Paris se disait "favorable dans le principe" à un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, "mais dans le respect de la politique agricole commune et de l'exception culturelle française".

Deux mois plus tard, Nicole Bricq insistait de nouveau sur le sujet, soulignant que l'exception culturelle demeurait la "ligne rouge" pour la France, avant de rappelerque sur le plan agroalimentaire, l'introduction de la culture d'OGM et de la viande aux hormones, deux pratiques en vigueur aux Etats-Unis, n'étaient "pas négociables".

A la veille de lancement formel des négociations, Paris a abattu sa dernière carte pour exiger que l'audiovisuel en soit exclu. Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a prévenu mercredi devant les députés français qu'en cas de désaccord "la France ira jusqu'à utiliser son droit de veto politique ; c'est notre identité, c'est notre combat".

Lire  (édition abonnés) : Libre-échange : la France est prête à bloquer les négociations avec Washington

Anna Villechenon

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Accord de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis

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